CDH58 : Dialogue sur l’alimentation en tant que droit humain
58ème session du Conseil des droits de l’homme
24 février – 4 avril 2025
Point 3 : Dialogue interactif avec le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation
11 Mars 2025
Traduit par Hind Raad Gathwan/GICJ
Résumé exécutif
« Comment les pays peuvent-ils utiliser le droit à l’alimentation pour transformer leur système alimentaire national ? » a demandé M. Michael Fakhri, Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, lors de la 24e réunion de la 58e session du Conseil des droits de l’homme, le 11 mars 2025.
La solution, selon lui, est de concevoir des systèmes alimentaires qui servent réellement les populations, car le droit à l’alimentation est un droit humain fondamental. Il a mis en garde les petits États, les pays insulaires et les pays en développement, les appelant à réformer dès maintenant leurs systèmes alimentaires afin de minimiser les risques de faim, de famine et de malnutrition extrême.
D’après M. Fakhri, la majorité des systèmes alimentaires actuels ne servent pas les populations. Ils engendrent au contraire de la violence, violent les droits humains et favorisent les intérêts des entreprises, des financiers et des élites. Aucun pays ne devrait avoir à choisir entre rembourser sa dette ou nourrir sa population. Ce sont les droits humains — et non les entreprises ou les institutions financières internationales — qui doivent jouer un rôle central dans la transformation des systèmes alimentaires mondiaux. Il est également impératif que les pays puissants rendent des comptes lorsqu’ils soutiennent, directement ou indirectement, l’utilisation de la faim comme arme de guerre. Des exemples de cette instrumentalisation alimentaire sont visibles en Palestine et au Soudan.
Lors du Dialogue interactif, de nombreux délégués ont souligné l’urgence de traiter les questions de sécurité alimentaire et de nutrition. Plusieurs appels ont été lancés pour mettre fin à l’utilisation de la faim comme arme de guerre, pour renforcer la coopération internationale dans la transformation des systèmes alimentaires mondiaux, et pour consacrer le droit à l’alimentation comme un droit humain fondamental. Le Rapporteur spécial a exhorté les gouvernements à optimiser leurs dépenses actuelles, notamment en réduisant les coûts d’emprunt élevés, afin de transformer leurs systèmes alimentaires existants. Il a également proposé une méthodologie claire pour évaluer les dépenses alimentaires actuelles et adapter les budgets afin qu’ils servent effectivement le droit à l’alimentation des populations.
𝐆𝐞𝐧𝐞𝐯𝐚 𝐈𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥 𝐂𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐟𝐨𝐫 𝐉𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞 (GICJ) soutient la transformation des systèmes alimentaires mondiaux pour réduire et prévenir la faim, la famine et la malnutrition. Le droit à l’alimentation est un droit humain. Il ne doit pas être utilisé comme une arme, ni servir les intérêts des entreprises et des plus riches. Le GICJ se joint aux appels visant à orienter les financements vers le renforcement des systèmes alimentaires et des programmes nationaux. Ces systèmes doivent être plus équitables sur le plan social, durables et respectueux du climat.
Contexte
Le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, M. Michael Fakhri, a présenté dans son rapport une méthode permettant de développer des plans d’action nationaux pour le droit à l’alimentation, en s’appuyant sur les budgets existants, afin de transformer les systèmes alimentaires et de réaliser progressivement ce droit fondamental.
Face à la crise mondiale de la dette, à l’inflation élevée et à la flambée des prix alimentaires, de nombreux pays se retrouvent devant un choix impossible : nourrir leur population ou rembourser leur dette. Utiliser des fonds publics pour garantir l’accès à une alimentation adéquate peut mener un gouvernement à l’endettement ou au défaut de paiement, aggravant ainsi les chocs économiques ; mais donner la priorité au service de la dette conduit inévitablement à davantage de faim et de malnutrition. Cela signifie que le système financier international actuel empêche concrètement les gouvernements de respecter leurs obligations en matière de droit à l’alimentation.
Le Rapporteur spécial a expliqué qu’un « système alimentaire » est généralement décrit comme un réseau de consommateurs, de distributeurs et de producteurs, interconnectés par des chaînes de valeur et couvrant plusieurs secteurs économiques. Le droit à l’alimentation, dans le cadre des droits humains, constitue un outil spécifique pour identifier qui doit faire quoi afin de transformer un système alimentaire, et comment cette transformation doit être menée. Ce cadre, basé sur les droits et obligations, est orienté vers l’action et repose sur le pouvoir d’agir des personnes.
Il a également souligné que la coopération internationale doit être comprise comme un moyen de renforcer la solidarité internationale et la souveraineté alimentaire. La solidarité implique l’élaboration d’une politique alimentaire nationale qui soit à la fois équitable et généreuse envers les populations et les écosystèmes du pays, mais aussi envers les autres communautés, dans une logique de réciprocité. Une économie fondée sur la solidarité organise le commerce à travers des entreprises gouvernées démocratiquement, dont l’objectif est de répondre aux besoins humains plutôt que de générer du profit.
M. Fakhri a proposé les transformations suivantes :
(a) passer de l’agriculture industrielle à l’agroécologie ;
(b) passer de la priorité donnée aux marchés mondiaux à un soutien accru aux marchés territoriaux ;
(c) passer de la dépendance aux grandes entreprises à un appui renforcé aux entités de l’économie sociale et solidaire ;
(d) passer d’un multilatéralisme basé sur les parties prenantes à un multilatéralisme fondé sur la solidarité et la souveraineté alimentaire.
Résumé du rapport du Rapporteur spécial
Le Rapporteur spécial, M. Michael Fakhri, a rapporté que la plupart des systèmes alimentaires ne servent pas les populations, mais engendrent plutôt de la violence, violent les droits humains, et favorisent les intérêts des grandes entreprises, des financiers et des élites.
Pendant la pandémie de COVID-19, les gouvernements ont mis en place des mesures temporaires pour atténuer la crise de la faim, notamment en distribuant directement de l’argent aux populations, en soutenant les marchés territoriaux et les producteurs locaux, et en mettant l’accent sur les femmes et les personnes qui s’occupent d’autrui au sein de leurs communautés. Cependant, ces initiatives n’ont pas été intégrées durablement dans les politiques publiques, ce qui a entraîné une aggravation de la crise alimentaire après la pandémie. Le taux de violence, de famine et de malnutrition a augmenté, car les systèmes alimentaires n’étaient pas conçus pour servir les populations.
Des pays puissants, y compris certains membres permanents du Conseil de sécurité, soutiennent directement ou indirectement l’utilisation de la faim comme arme de guerre. Ce type d’arme est actuellement observable en Palestine et au Soudan. M. Fakhri a mis en garde les petits pays, les pays insulaires et les pays en développement : ils doivent transformer leurs systèmes alimentaires dès maintenant pour réduire les risques de faim, de famine et de malnutrition extrême.
Par ailleurs, M. Fakhri a indiqué que de nombreux États ont réduit leurs dépenses publiques dans les programmes de services sociaux afin de rembourser leurs dettes. Les pays à faible revenu et vulnérables au changement climatique sont confrontés à une dette plus lourde, car les institutions financières et les prêteurs privés leur imposent des taux d’intérêt plus élevés. Les systèmes alimentaires actuels contribuent à l’endettement des États, des agriculteurs et des producteurs, car ils sont dominés par les entreprises et gouvernés par des institutions financières internationales.
Les pays dépendants du commerce sont particulièrement vulnérables à l’économie politique des États-Unis, et leurs systèmes alimentaires sont souvent conçus pour attirer des devises étrangères, du fait de la domination du dollar américain sur les marchés. Les fluctuations actuelles des prix profitent exclusivement aux multinationales, au détriment des agriculteurs et des gouvernements.
Le droit à l’alimentation est un droit humain. M. Fakhri a appelé les gouvernements à optimiser leurs dépenses actuelles en réduisant les coûts élevés d’emprunt afin de transformer leurs systèmes alimentaires existants. Il a proposé une méthodologie claire pour évaluer les dépenses actuelles liées à l’alimentation et transformer les budgets afin de répondre aux besoins liés au droit à l’alimentation des populations.
Il a encouragé les pays et les organisations internationales à participer au Dialogue sur la gouvernance collaborative, organisé par le Comité des Nations Unies sur la sécurité alimentaire mondiale, qui se tiendra à Rome le 5 avril 2025, afin de discuter du financement de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de la dette.
Dialogue interactif
Déclarations d’ouverture
Le Rapporteur spécial, M. Michael Fakhri, a ouvert la session en évoquant sa visite officielle au Venezuela. Il a salué la Constitution vénézuélienne ainsi que la tradition du pays en matière de mouvements sociaux et de consultation citoyenne, qui ont permis la mise en place de programmes alimentaires innovants, fondés sur le droit à l’alimentation et la souveraineté alimentaire.
Cependant, il a également constaté une réduction de la participation et de l’implication de la société civile. M. Fakhri a encouragé le Venezuela à préserver et élargir l’espace civique, conformément aux principes énoncés dans sa Constitution.
Déclarations des pays
Le représentant du Venezuela a déclaré que le pays produit 90 % des aliments consommés par sa population et qu’il existe une croissance des exportations alimentaires, tant par les petits producteurs que par les grandes entreprises. Il a attiré l’attention sur les mesures coercitives unilatérales imposées par les États-Unis et l’Union européenne, soulignant que ces sanctions économiques limitent l’autorité budgétaire du gouvernement, entravant sa capacité à fournir des services publics de base et à maintenir des programmes de protection sociale.
Il a précisé que ces sanctions constituent un obstacle majeur à la relance économique du pays et ont un impact négatif sur la production alimentaire et les ressources disponibles. Le représentant a cité le rapport de M. Fakhri, indiquant qu’entre 2014 et 2020, le PIB du Venezuela a chuté de 78 %, représentant ainsi l’effondrement économique le plus important enregistré par un pays en dehors d’un contexte de guerre.
Le Venezuela a réaffirmé, comme il l’avait déjà porté devant la Cour pénale internationale, que les sanctions sont une forme de guerre. Le représentant a insisté sur le fait que le droit à l’alimentation est un droit humain, qui ne devrait jamais être utilisé comme une arme non conventionnelle pour punir une nation ou provoquer un changement de régime. Il a appelé à une révision immédiate et au retrait de toutes les sanctions sectorielles, y compris des sanctions secondaires visant des parties tierces.
Le représentant de la Jordanie, s’exprimant au nom d’un groupe d’États arabes, a reconnu que la crise de la dette limite la capacité des États à respecter leurs obligations en matière de droit à l’alimentation. Il a également souligné que les forces d’occupation israéliennes utilisent la faim comme une arme de guerre. Le groupe arabe a condamné la suspension de l’acheminement de nourriture vers Gaza par Israël, ainsi que les restrictions imposées à l’UNRWA dans l’exercice de ses fonctions dans les territoires palestiniens occupés.
Le représentant a demandé au Rapporteur spécial d’examiner l’impact de ces décisions israéliennes. Le groupe a également rejeté les attaques contre les pêcheurs palestiniens, blessés ou tués, ainsi que la destruction de leurs bateaux par les forces maritimes israéliennes. Les zones de pêche autorisées ont été réduites, et d’autres terres agricoles sont détruites. Le représentant a appelé la communauté internationale à mettre en œuvre des mesures pour faire pression sur Israël, afin qu’il cesse de soumettre les Palestiniens à la faim, utilisée comme arme de guerre.
En outre, le groupe a exprimé sa volonté de renforcer son rôle en tant que centre pour la sécurité alimentaire et l’assistance humanitaire dans les zones touchées par les conflits, comme Gaza. Ils continueront à fournir une aide alimentaire et médicale, en coopération avec des partenaires régionaux et des organisations internationales, et à assurer un soutien logistique pour garantir la distribution de cette aide.
Le représentant a souligné l’importance de la solidarité internationale et régionale, qui ne peut être réalisée que grâce à des partenariats internationaux et à un financement durable. Il a appelé à l’adoption d’une approche globale, incluant la promotion de la production locale, l’amélioration des chaînes d’approvisionnement, et le renforcement des protections sociales pour les populations les plus vulnérables.
Le représentant de l’Union européenne a reconnu que l’insécurité alimentaire est liée à la crise mondiale de la dette, à l’inflation élevée et à la hausse des prix alimentaires. Il a souligné que l’insécurité alimentaire sans précédent que connaît actuellement le monde résulte de conflits, de chocs économiques et du changement climatique.
Il a indiqué que de nombreux pays doivent faire face à un choix difficile : rembourser leur dette ou nourrir correctement leur population. Le représentant a plaidé en faveur de la mise en œuvre continue de l’Agenda 2030 et de la promotion du droit à l’alimentation à l’échelle mondiale.
L’Union européenne s’est engagée à renforcer les institutions multilatérales ainsi que les structures de gouvernance inclusives et participatives. Le représentant a insisté sur l’importance pour le système financier international d’aider les pays, et pour les États membres de l’UE de continuer à soutenir la sécurité alimentaire dans le monde par le biais d’initiatives multilatérales, telles que la Coalition pour les repas scolaires (School Meals Coalition).
Le représentant du Ghana, au nom du groupe des États africains, a salué le rapport du Rapporteur spécial qui appelle les gouvernements à élaborer un plan national pour améliorer la résilience alimentaire dans le cadre des budgets existants. Elle a convenu que de nombreux pays sont confrontés à des défis majeurs pour garantir le droit à l’alimentation, notamment en raison de la crise de la dette, des effets de la pandémie de Covid-19, et de l’insécurité.
Le groupe africain a exprimé des préoccupations concernant la hausse de l’inflation, rendant la nourriture inaccessible pour les ménages à faible revenu. Le représentant a souligné l’importance pour les États d’établir des plans nationaux pour évaluer la crise alimentaire et adopter une approche coordonnée, structurée et multilatérale.
Elle a également attiré l’attention sur les systèmes alimentaires industriels, qui produisent environ un tiers des gaz à effet de serre, contribuant au changement climatique et réduisant la biodiversité. L’agroécologie est une approche qui doit être promue.
Le groupe africain a plaidé pour des changements de paradigme afin de garantir que les États remplissent leurs obligations, notamment en soutenant les marchés territoriaux plutôt que les marchés mondiaux.
Le représentant de la Jamaïque, au nom de la Communauté des Caraïbes, a souligné le manque de progrès concernant l’ODD 2, qui vise à mettre fin à la faim, à assurer la sécurité alimentaire, à améliorer la nutrition et à promouvoir l’agriculture durable d’ici 2030. La Communauté des Caraïbes a réaffirmé son engagement continu à atteindre la sécurité alimentaire, la sécurité nutritionnelle et la sécurité des moyens de subsistance au sein de la région.
La création de la Taskforce ministérielle spéciale sur la production alimentaire et la sécurité ainsi que l’élaboration d’un cadre régional de sécurité agroalimentaire témoignent de cet engagement. Le représentant a affirmé que l’insécurité alimentaire est influencée par des facteurs exogènes, tels que les conflits géopolitiques, les forts ratios dette/PIB, et l’inflation croissante.
En raison des préoccupations liées aux menaces de catastrophes naturelles et aux incertitudes du système commercial multilatéral, les chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes ont prolongé leur initiative 25 par 2025 jusqu’en 2030. Cette initiative vise à réduire de 25 % la facture d’importation alimentaire de la région, qui s’élève à 6 millions de dollars, en se concentrant sur un cadre global pour un système alimentaire résilient, durable et compétitif.
L’initiative sera soutenue par un investissement de 40 millions de dollars dans un hub alimentaire régional situé en Guyane.
Le représentant de l’Iran, au nom d’un groupe de pays, a pleinement soutenu le mandat et la résolution du Rapporteur spécial. Il a remarqué que les pays à faible revenu subissent un impact plus important des conséquences à long terme et irréversibles, notamment la perte de moyens de subsistance, de dignité et de bien-être, des effets qui peuvent ne pas être visibles ou quantifiables.
Le groupe a convenu que la croissance de l’insécurité alimentaire nécessite un effort concerté de la communauté internationale, en particulier de ceux qui sont les plus impliqués dans la chaîne d’approvisionnement mondiale. Il a souligné les causes profondes de l’insécurité alimentaire, telles que la répartition inégale des ressources, l’inégalité de la pauvreté et les conflits.
Pour surmonter les défis alimentaires mondiaux, les politiques doivent promouvoir le développement économique, l’inclusion sociale, les efforts de construction de la paix, la coopération internationale, le renforcement des capacités et l’assistance technique.
Le représentant a également exprimé ses préoccupations concernant les millions de civils à Gaza confrontés à la famine. Ils ont condamné toutes les actions ayant conduit à l’expansion de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition.
Le représentant de la Chine, au nom d’un groupe de pays, a exprimé sa préoccupation concernant la forte volatilité des prix mondiaux des denrées alimentaires. Il a souligné l’importance de garantir l’élimination de toutes les mesures de distorsion des marchés.
Le groupe a appelé à l’arrêt immédiat de toutes les actions unilatérales et coercitives qui vont à l’encontre de la Charte des Nations Unies et du droit international. Ils ont également apprécié l’attention portée aux mesures coercitives unilatérales prises contre le Venezuela et à leur impact négatif sur le droit à l’alimentation.
Le représentant a félicité le gouvernement vénézuélien pour ses grands efforts visant à assurer l’accès à la nourriture pour les Vénézuéliens, malgré le nombre élevé de sanctions.
Ils ont réaffirmé leur soutien à la résolution sur le droit à l’alimentation et ont appelé les États à s’engager activement dans la promotion et la protection du droit à l’alimentation dans tous les pays.
La représentante de l’État de Palestine a abordé la famine non seulement comme une conséquence économique, mais comme une tactique de guerre délibérée et systématique visant à la destruction d’un peuple entier. Elle a exprimé son inquiétude face à l’utilisation croissante de la famine par Israël comme un outil de guerre et de génocide.
Pendant dix jours, les forces d’occupation israéliennes ont bloqué l’aide humanitaire et ont privé les Palestiniens de nourriture, d’eau et de fournitures médicales. Avec la coupure de l’électricité à Gaza, la catastrophe humanitaire s’aggrave, et de nombreux civils se retrouvent sans eau potable. Bien que les Nations Unies aient évoqué un effondrement imminent, le blocus continue sans relâche.
La représentante a décrit les actions d’Israël comme une politique de longue date de punition collective, visant à démanteler la souveraineté alimentaire palestinienne et à saper l’autodétermination. Les forces d’occupation ont systématiquement érodé le contrôle sur les terres, l’eau et les systèmes alimentaires. Cela a paralysé l’agriculture et la pêche, des secteurs essentiels.
Elle a affirmé que les actions des forces israéliennes sont des violations indéniables du droit international et des crimes de guerre qui ne doivent pas être tolérés. L’échec de la communauté
Elle a affirmé que les actions des forces israéliennes sont des violations indéniables du droit international et des crimes de guerre qui ne doivent pas être tolérés. L’échec de la communauté internationale à agir ne fait qu’encourager l’impunité israélienne et miner le système juridique international. Elle a appelé la communauté internationale à prendre des mesures garantissant la reprise immédiate de l’aide humanitaire.
La représentante de Samoa a affirmé que le rapport du Rapporteur spécial complète les objectifs et les plans de la Samoa Food Systems Pathway 2030. Elle a exprimé que la sécurité alimentaire et nutritionnelle reste une priorité pour Samoa et le Pacifique.
Les taux d’obésité les plus élevés au monde se trouvent régulièrement dans les petits États insulaires en développement, en particulier dans la région du Pacifique. Les causes profondes incluent la vulnérabilité aux pénuries alimentaires, les extrêmes climatiques, la mondialisation, le commerce et les changements sociaux rapides.
Elle a souligné l’importance des connaissances et de la culture traditionnelles pour transformer les systèmes alimentaires, ainsi que des financements pour garantir que les innovations technologiques ouvrent l’accès à une alimentation nutritive.
La représentante a encouragé les partenariats à travers les investissements dans l’agriculture et les pêches, considérés comme l’épine dorsale de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Le représentant de Cuba a affirmé qu’aucun pays ne devrait mener de politiques qui causent la famine dans d’autres nations. Il a exprimé que les États-Unis privent les Cubains de leur droit à l’alimentation. Pendant quatre mois, le blocus des États-Unis a causé à Cuba des pertes s’élevant à 1,6 milliard de dollars. Cette somme aurait permis de garantir un approvisionnement alimentaire de base pour les Cubains pendant une année entière.
Le blocus a également eu un impact sur la production alimentaire, limitant la disponibilité des aliments, des semences, des engrais et des aliments pour animaux.
Le représentant a souligné que le gouvernement cubain travaille à trouver des solutions à ces défis et est déterminé à ne laisser aucun Cubain derrière ou exclu.
Il a également salué la visite du Rapporteur spécial en Venezuela et ses efforts pour mettre en place des politiques garantissant l’accès à la nourriture, malgré l’impact des mesures coercitives unilatérales.
Le représentant a mentionné qu’il présenterait une résolution sur le droit à l’alimentation.
La représentante de l’Ukraine a rappelé que l’Ukraine est un important exportateur mondial de plusieurs produits agricoles. Environ 400 millions de personnes dans plus de 100 pays dépendent de l’Ukraine pour un approvisionnement alimentaire ininterrompu.
Elle a évoqué l’attaque de la Russie contre les infrastructures civiles et agricoles, y compris des frappes de missiles ayant endommagé plus de 300 installations portuaires et de stockages alimentaires, ainsi que plus de 20 navires civils.
La représentante a affirmé que les attaques de la Russie ne sont pas seulement une attaque contre l’Ukraine, mais contre la sécurité alimentaire mondiale, mettant ainsi des millions de personnes en danger de famine.
Elle a parlé des efforts de l’Ukraine pour trouver de nouvelles solutions logistiques afin d’assurer l’exportation agricole ininterrompue et a mis en avant un nouveau programme alimentaire mondial soutenant une initiative ukrainienne pour les céréales. Cette initiative a réussi à fournir des approvisionnements alimentaires essentiels aux populations de la Syrie.
La représentante a appelé la communauté internationale à soutenir l’Ukraine contre l’armement de la nourriture par la Russie, soulignant qu’il est crucial de maintenir la ligne de vie agricole de l’Ukraine pour prévenir la famine et garantir le droit à la nourriture.
Le représentant du Soudan a affirmé que la crise de la dette mondiale exacerbe les problèmes d’accès à l’alimentation. Il a souligné les effets de l’écart croissant de richesse, du changement climatique et du manque de sécurité au Soudan, qui affectent tous la sécurité alimentaire. Les campagnes systématiques des Forces de soutien rapide contre les fermiers soudanais dans la région de Gezira ont conduit à des stocks pillés et au détournement des sites de stockage du Programme alimentaire mondial. Le représentant a condamné les acteurs criminels et terroristes responsables de ces actes.
Déclarations des organisations de la société civile
De nombreuses organisations non gouvernementales ont exprimé des préoccupations concernant certains défis à la mise en œuvre de la résolution du Rapporteur spécial. Ces défis incluent le changement climatique, la dégradation des terres, ainsi que les prix alimentaires et leur volatilité. Des recommandations ont été formulées pour renforcer le soutien aux communautés agricoles et leur fournir de nouvelles technologies. L’accent a également été mis sur la nécessité d’une économie sociale et solidaire qui promeut des mécanismes sociaux alimentaires conçus pour servir les gens. Il a aussi été souligné que le financement robuste doit jouer un rôle essentiel dans la transformation des systèmes alimentaires mondiaux. Le changement doit être systémique, transparent et transdisciplinaire pour garantir des systèmes alimentaires équitables et durables.
Position du Geneva International Centre for Justice (GICJ)
Le GICJ soutient la transformation des systèmes alimentaires mondiaux afin de réduire et prévenir la famine, la famine et la privation alimentaire. Le droit à l’alimentation est un droit fondamental de l’homme et les droits de l’homme doivent jouer un rôle essentiel dans cette transformation. L’utilisation actuelle de la faim comme arme de guerre en Palestine et au Soudan nécessite une condamnation immédiate et une intervention internationale.
Pour remédier efficacement aux systèmes alimentaires inadéquats, la communauté internationale doit également aborder la crise de la dette mondiale, le changement climatique, les conflits en cours et les marchés commerciaux volatils.
La méthodologie proposée, visant à transformer les systèmes alimentaires au sein des budgets existants et à les concevoir pour servir les gens - et non les corporations ou les institutions financières - devrait être mise en œuvre. Le GICJ plaide pour une approche multilatérale, durable et globale dans la transformation des systèmes alimentaires. La communauté internationale doit appeler les gouvernements à réévaluer leurs systèmes alimentaires actuels et condamner toute utilisation de la faim comme arme de guerre. Le GICJ se tient pour la promotion de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de la durabilité.