Le manque de volonté politique de la communauté internationale empêche la fin de la guerre d'Israël contre la population palestinienne, qui a causé des milliers de décès depuis octobre. Alors que le mandat des Nations Unies est de maintenir la paix internationale et de protéger les droits de l'homme, la violence et les actes horribles contre les Palestiniens n'ont pas cessé, tuant plus de 36 000 personnes. Les autorités israéliennes affament actuellement la population comme arme de guerre et continuent de commettre des crimes en Cisjordanie.

Le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, créé en 1975, a une double mission: faciliter le dialogue constructif concernant la Palestine et galvaniser le soutien et l’engagement internationaux. À cet égard, le Comité a organisé une conférence de deux jours à l’Office des Nations Unies à Genève les 3 et 4 avril 2024, avec la participation de la société civile travaillant sur la question de la Palestine avec pour titre: Créer des liens avec la société civile internationale pour combattre la Nakba en cours.

La souffrance et la violence infligées aux Palestiniens le 7 octobre 2023 ne sont pas apparues de nulle part; elles sont plutôt le résultat d'injustices de longue date. La situation en Palestine a atteint un point critique, nécessitant une attention urgente de la communauté internationale. L'occupation israélienne a systématiquement violé les droits fondamentaux des Palestiniens, conduisant à un génocide endémique.

Appels à des mesures de cessez-le-feu: la voie vers la justice et la guérison

Ibrahim Khraishi, ambassadeur de la Mission permanente d’observation de l'État de Palestine, a commencé son discours en soulignant le manque d'action de la communauté mondiale face au massacre continu de civils, ajoutant au crime de génocide d'Israël à Gaza. Il a poursuivi en déclarant que, contrairement à ce que l'on croit généralement, les Palestiniens soutiennent sans équivoque la libération des otages israéliens et dénoncent les attaques ciblées contre les civils, malgré les horreurs qu'ils subissent aux mains de la puissance occupante. De plus, M. Khraishi a souligné le besoin désespéré de mettre en œuvre la résolution immédiate de cessez-le-feu temporaire par tous les États membres, stipulant des mesures pratiques et pacifiques. Il a conclu en affirmant que, bien que les conséquences du génocide ne puissent être réparées et que le non-respect du droit international par Netanyahu soit indiscutable, l'arrêt du transfert massif de milliards de dollars d'aide militaire à Israël devrait être la première étape vers un cessez-le-feu durable.

Mme Nada Al-Nashif, la Haut-Commissaire adjointe aux droits de l'homme, était profondément préoccupée par la région qui connaît des niveaux de bombardements sans précédents. Des millions de Palestiniens restent déplacés, détenus illégalement et affamés, dont 17 000 enfants orphelins.

Au cours de la session, M. Raji Sourani, avocat palestinien de renom, a prononcé un discours percutant sur la "guerre criminelle" en cours au sein du territoire palestinien occupé. Il a souligné l'impératif pour la communauté internationale de dénoncer la tragédie sans précédent qui se déroule à Gaza et les attaques brutales sur les civils. Les Palestiniens se battront pour leurs droits, gardant espoir malgré la violence du pouvoir israélien. Il a conclu en appelant les États à respecter leur responsabilité juridique en rendant Israël responsable pour ses actions, déclarant "honte à ceux [États] qui soutiennent le génocide".

Issam Younis, représentant le Centre Al-Mezan pour les droits de l'homme, a tiré la sonnette d'alarme sur les auteurs de "crimes sanglants" contre les Palestiniens à Gaza, soulignant l'impunité avec laquelle ces actes sont infligés, ajoutant qu'il n'y a "aucune humanité, seulement un génocide fatidique". L'occupation prolongée et le crime d'apartheid sont devenus les symboles d'une histoire d'oppression qui doit prendre fin. Il est urgent d'exercer une pression pour sauvegarder les valeurs du système international et mettre en œuvre la justice en tant que devoir moral.

Appels de la société civile pour la responsabilité des États membres

Le deuxième panel de la journée, abordant le rôle des organisations de la société civile dans la garantie de la responsabilité des tiers, a rappelé l'état léthargique de la communauté internationale alors que la protection diplomatique et les transferts d'armes créent un double standard.

Frank Chikane, président du Comité de la direction de la Conférence mondiale contre l'apartheid et invité en tant que panéliste, a souligné les similitudes entre l'apartheid qui a eu lieu en Afrique du Sud et celui en Palestine. Il a souligné que le changement ne viendra pas en essayant de changer l'opinion des États membres ou avec des résolutions de l'ONU, qui n'ont clairement pas eu suffisamment d'effet au cours des années d'occupation. Selon M. Chikane, l'une des solutions à cette crise est que la société civile exerce une pression sur les États pour qu'ils respectent le droit international et utilisent leur pouvoir pour le bien de l'humanité.

D'autres intervenants, tels que Mme Samah Sisay, avocate au centre américain des droits constitutionnels, et Mme Yasmine Ahmed, directrice de Human Rights Watch UK, ont exhorté les gouvernements des États-Unis d'Amérique et du Royaume-Uni à respecter leurs obligations juridiques internationales pour arrêter le génocide et le crime d'apartheid en Palestine, afin de mettre fin à tout autre meurtre et destruction. Le manteau d'impunité accordé à Israël doit prendre fin. Mme Tilda Rabi, présidente de la Fédération des entités argentino-palestiniennes, a rappelé la nécessité de répondre aux récits déshumanisants qui envahissent notre monde aujourd'hui. Elle a réaffirmé que la société civile était porteuse d'espoir, qu'elle plaidait pour la fin de ces récits et qu'elle prenait des mesures actives en faveur de la paix.

Geneva International Centre for Justice (GICJ) urge fermement la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour mettre fin au génocide à Gaza et garantir responsabilité et justice, étant un impératif moral. Parallèlement, des efforts concertés sont essentiels pour mettre un terme à la brutale occupation du territoire palestinien. GICJ souligne le rôle pivot de la société civile dans la mise en lumière de la situation critique du peuple palestinien auprès de la communauté internationale et dans la cessation des massacres. Il souligne le besoin continu pour la société civile de sensibiliser et de plaider en faveur du respect du droit international par la communauté internationale.

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