HRC58 - Les droits de l'homme au Myanmar

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 Par Hind Raad Gathwan / GICJ 

Lors du dialogue interactif sur la situation des droits de l’homme au Myanmar le 28 février à Genève, M.Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a déclaré que la situation des droits humains au Myanmar est l’une des pires au monde et que le nombre de personnes tuées par la violence en 2024 a été le plus élevé depuis le coup d’État militaire de 2021. 

Il a souligné que cette année, quinze millions de personnes sont confrontées à la faim, et dans une évolution des plus effroyables, jusqu’à deux millions de personnes risquent la famine. Il a aussi mentionné que L’analyse de son bureau suggère que l’armée a attaqué des établissements de santé et leur personnel plus de 1,500 fois depuis le coup d’État, entraînant la mort de 131 professionnels de santé.

L’armée a poursuivi sa campagne de terreur ; par exemple, en octobre 2024, l’armée a mené au moins 13 frappes aériennes, incendié jusqu’à 1 000 maisons et tué au moins 25 civils dans plusieurs villages à Budalin et dans la région de Sagaing, en une seule journée. Près de deux mille personnes sont mortes en détention depuis le coup d’État, dont 410 en 2024 – soit plus d’une personne par jour. Des rapports font état d’un recours systématique à la torture et aux mauvais traitements, y compris à la violence sexuelle, dans les lieux de détention.  Pendant ce temps, la crise humanitaire continue de faire rage. Plus de 3,5 millions de personnes sont déplacées et 20 millions ont besoin d’une aide humanitaire. Tandis que la faim a atteint des niveaux catastrophiques et que la productivité agricole a chuté de 16 % depuis 2021.  Et la pénurie d’engrais, l’envolée des prix du carburant et les perturbations du commerce ont fait grimper le prix du riz de 47 % dans certaines régions.

Il a aussi souligné être profondément préoccupé par la recrudescence de la violence dans l’État de Rakhine, et que les membres de la communauté rohingya se retrouvent souvent pris entre les différentes parties, qui les ciblent en toute impunité.Des sources locales ont signalé qu’au moins 40 civils ont été tués et 500 maisons incendiées lors d’un seul incident, en janvier de cette année, dans le village de pêcheurs de Kyauk Ni Maw.

M.Volker Türk a clôturé son discours en déclarant qu’il est impératif que l’armée mette immédiatement fin à la violence, permette un accès humanitaire sans entrave et libère toutes les personnes détenues arbitrairement – comme l’exige la résolution 2669 du Conseil de sécurité. Il renouvelle son appel en faveur d’un embargo sur les armes, assorti de sanctions ciblées conformes au droit international – y compris sur le carburant d’aviation et les biens à double usage – afin de mieux protéger la population du Myanmar. 

Geneva International Centre for Justice (GICJ) exprime sa profonde préoccupation face à la situation des droits de l’homme au Myanmar.  GICJ soutient les appels de la communauté internationale, y compris ceux du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Volker Türk, en faveur de l’arrêt immédiat de la violence, de l’accès humanitaire sans entrave et de la libération de toutes les personnes détenues arbitrairement, conformément à la résolution 2669 du Conseil de sécurité. Nous appelons également à l’imposition d’un embargo sur les armes et de sanctions ciblées, notamment sur le carburant d’aviation et les biens à double usage, pour mieux protéger la population du Myanmar. Il est essentiel que la communauté internationale intensifie ses efforts pour assurer la responsabilité des auteurs de violations des droits de l’homme et soutenir le rétablissement de la démocratie et de l’état de droit au Myanmar.

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