De Lené Sophia Strydom / GICJ

La Cour internationale de Justice a commencé ses audiences le 11 janvier 2024, examinant les accusations de génocide portées par l'Afrique du Sud contre Israël envers le peuple palestinien. L'équipe juridique sud-africaine composée d'Adila Hassin, Tembeka Ngcukaitobi, John Dugard et Max du Plessis a discuté des violations en cours par Israël contre les Palestiniens, en particulier à Gaza. L’affaire, basée sur des statistiques actualisées des Nations Unies au 9 janvier 2024, souligne une série de violations présumées par Israël, notamment des massacres, des bombardements et des actions violant les articles de la Convention de Genève. Cette action en justice est enracinée dans un récit profondément troublant d'intention génocidaire, comme le soulignent divers experts juridiques et autorités, et vise à mettre en lumière la gravité de la situation, exigeant une attention internationale et une responsabilité pour les atrocités présumées commises contre le peuple palestinien à Gaza.

Adila Hassin présente des statistiques actualisées des Nations Unies au 9 janvier 2024, mettant en évidence le comportement d'Israël violant plusieurs articles de la Convention de Genève. Le discours détaille les massacres à Gaza, les bombardements par l'armée israélienne et la perte de nombreuses vies palestiniennes. Des actions troublantes contre les enfants palestiniens, telles que les arrestations et les bandages aux yeux, sont mentionnées, ainsi que des accusations d'intention génocidaire. De plus, Hassin a comparé les atrocités à Gaza au génocide de la minorité Rohingya au Myanmar, déclarant que "ce que nous voyons aujourd'hui est encore plus frappant et demande l'attention de la Cour".

Tembeka Ngcukaitobi met l'accent sur l'intention génocidaire d'Israël, soulignant les avertissements de 15 rapporteurs spéciaux de l'ONU et de 21 membres du Groupe de travail de l'ONU, qui considèrent la situation comme un génocide. Ngcukaitobi met en avant l’extermination de 1% des Palestiniens à Gaza et cite les déclarations d'intention génocidaire des dirigeants politiques israéliens. Des actions telles que le démantèlement de communautés infiltrées et des déclarations discriminatoires de soldats israéliens sont mentionnées, soulignant la gravité de la situation, y compris "la femme est une ennemie, le bébé est un ennemi, la femme enceinte est une ennemie".

John Dugard discute de la logistique de l'introduction de l'affaire devant les tribunaux, notant que l'Afrique du Sud et Israël sont parties à la convention sur le génocide sans réserves. Malgré les relations historiques entre l'Afrique du Sud et Israël, l'Afrique du Sud a renvoyé Israël devant la CPI le 17 octobre. Dugard établit des parallèles entre la bande de Gaza et un camp de concentration, soulignant que l'Afrique du Sud accuse de manière persistante et à plusieurs reprises Israël de crimes de guerre.

Max du Plessis, dans sa déclaration sur les droits des Palestiniens et les actions d'Israël, met en avant l'attitude perçue d'Israël se considérant "au-dessus du droit international". Il critique la communauté internationale pour ce qu'il considère comme un échec prolongé d’aborder les violations contre les Palestiniens. Du Plessis évoque la Convention sur le génocide, soulignant son interdiction de la destruction d'un peuple ou d'un groupe spécifique. Il souligne notamment un soutien important à l'affaire contre Israël, venant de la Ligue arabe, de 57 États, de chercheurs et d'autres entités. Du Plessis caractérise le traitement d'Israël envers les Palestiniens comme, au moins, vraisemblablement génocidaire, soulevant de sérieuses préoccupations quant à la nature des violations présumées.

Blinne Ni Ghralaigh, un conseil externe, souligne la crise humanitaire désastreuse à Gaza, la qualifiant de "crise de l'humanité, d'enfer vivant, de bain de sang". Avec 180 naissances quotidiennes sans accès à des médicaments essentiels, la région est devenue un lieu de mort et de désespoir. Les corps non enterrés attirent les animaux sauvages, les décès par faim pourraient dépasser les frappes aériennes, et Israël cible les zones civiles-refuges. L'urgence est primordiale. Alors que la CIJ ordonne des mesures provisoires dans d'autres crises, Israël-Palestine empire. Les Palestiniens fuient sans perspectives de retour, et plus de 25 000 enfants sont privés d'éducation depuis 3 mois. Le système éducatif dévasté de Gaza laisse 90 000 étudiants universitaires privés d'apprentissage, Israël niant toute responsabilité dans la crise.

Vaughan Lowe affirme que les actions d'Israël envers les Palestiniens répondent à toutes les exigences pour déclencher la Convention sur le génocide. Cependant, il note que le Hamas, n'étant pas un État et n'étant pas partie à la convention, ne peut pas faire partie du processus juridique. Lowe souligne que tous les actes illégaux ne constituent pas nécessairement un génocide et, par conséquent, peuvent ne pas être soumis à des poursuites judiciaires. Enfin, il affirme que les actions d'Israël révèlent l'intention du gouvernement israélien de détruire les Palestiniens à Gaza en tant que groupe distinct.

L'agent de l'Afrique du Sud, Vusi Madonsela, propose des mesures provisoires complètes à la CIJ face aux préoccupations concernant un génocide potentiel d'Israël contre les Palestiniens. Les recommandations comprennent la suspension immédiate des opérations militaires à Gaza, la prévention des actions des unités armées liées à Israël et la prise de mesures par les deux nations pour éviter le génocide. Des directives spécifiques imposent à Israël de cesser les actes décrits dans la Convention sur le génocide, de protéger le bien-être des Palestiniens et de prévenir l'incitation au génocide. Les mesures abordent également la préservation des preuves, les obligations de déclaration et l'engagement à s'abstenir d'actions pouvant aggraver le différend. Des rapports de conformité sont requis à intervalles réguliers.

Le Geneva International Centre for Justice (GICJ) appelle la communauté internationale à ouvrir les yeux sur les atrocités commises par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Pour ouvrir les yeux sur le génocide. Le CIGJ félicite l'Afrique du Sud d'avoir pris l'initiative de traduire Israël en justice et de mettre fin au génocide et à l'oppression du peuple palestinien.

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